Bien que certaines sources indiquent qu'on attribuait à la musique des pouvoirs magiques ou de guérison depuis au moins l'Antiquité, ce n'est qu'au XXe siècle, dans les années 1960, que la notion d'une profession dans ce domaine fait son apparition à l'état expérimental, notamment au Canada et aux États-Unis.
Dans les années 1940 et 1950, la musicothérapie fut utilisée sur les soldats convalescents pour tenter de soulager les traumatismes de la guerre : insomnies, dépressions post-combat, anxiété ...Par la suite, des recherches approfondies ont été réalisées dans différents instituts, en France comme à l'étranger. Tels l'institut Karajan à Salzbourg qui étudie le pouvoir physiologique de la musique, ou encore l’ARATP (Association de Recherche et d’Application des Techniques Psychomusicales) de Paris. l'institut Émile Jaques-Dalcroze à Genève, créé en 1915.
En France, c'est un ingénieur du son, Jacques Jost] qui fait office de pionnier dès 1954 et pose l'hypothèse qu'on peut soigner avec la musique. Il s'appuie sur une base clinique avec l'aide du Laboratoire d'Encéphalographie de la Clinique des Maladies Mentales et de l'Encéphale, à la Faculté de Médecine de Paris. Il effectue des recherches sur les émotions et la musique. Il rencontre un directeur de Radio France et valide ses recherches à l'aide d'un programme d'écoutes musicales sur la radio. Pendant dix-huit ans, il a poursuivi l'étude et l'application des techniques psychomusicales en psychiatrie, en collaboration avec les docteurs Guilhot et Garnier. Il met en place un test de réceptivité musicale qui peut être utilisé avec des patients en séance de musicothérapie pour :
Source Web: www.musicotherapie-federationfrancaise.com
Source Web: http://www.tomatis.com/fr/index.html
Les effets de la musique sur la santé ont fait l’objet de plusieurs études fascinantes au cours des dernières décennies. Les chercheurs se sont plongés dans les possibilités de thérapies musicales pour traiter différents troubles, stimuler l’esprit et le corps, et même aider à la récupération après la maladie. Plusieurs études ont été commandées par des organismes de santé pour examiner comment la musique agit sur nos esprits et nos corps. D’après certaines études, la musique pourrait tout à fait guérir votre corps…
Quand la musique atteint votre oreille, elle est convertie en signaux électriques qui se déplacent par le nerf auditif jusqu’au cerveau. Ici, le cortex auditif, ou la partie du cerveau responsable du traitement de son, prend le relais et stimule une gamme de réponses. La musique active effectivement de nombreuses régions du cerveau, y compris les zones responsables de la mémoire et des émotions. De nouvelles recherches montrent qu’elle active également les régions motrices qui gèrent les mouvements physiques. La musique peut aussi être une expérience sociale. Rejoindre les autres dans une activité commune comme le chant peut aider à bâtir des relations.
La musique a également la capacité d’aider à soulager l’anxiété avant les activités potentiellement stressantes. Le Journal of Advanced Nursing a réalisé un rapport sur l’impact de la musique sur des patients en chirurgie ambulatoire. Lors de l’étude, certains sujets ont été exposés à l’écoute de musique dans la zone d’attente préopératoire. Par la suite, ces mêmes sujets qui avaient été exposés à la musique avaient des niveaux d’anxiété beaucoup plus faibles que les autres.
Le Dr. Gottfried Schlaug de la Harvard Medical School a longtemps observé le développement du cerveau des enfants (âgés de 6 ans et plus) à partir du moment ou ils ont commencé à apprendre à jouer d’un instrument. Après environ 15 mois d’apprentissage de la musique, ils ont développé des connexions plus complexes dans le cerveau. Leurs systèmes moteurs (circuits nerveux) et leurs systèmes auditifs ont également évolués et sont devenus plus élaborés que ceux des enfants qui ne jouaient pas d’instruments.
Le constat fut que plus un enfant pratiquait la musique, plus ces développements étaient importants.
Dr. Gottfried Schlaug a supposé que l’acte de création de la musique a été à l’origine de l’activation de plusieurs zones dans le cerveau (auditif, moteur et visuel). Il a également suggéré que cette idée pourrait être mise à profit pour traiter les désordres neurologiques.
Dr. Gottfried Schlaug n’est pas seul à penser que la musique peut faire beaucoup au profit de la santé. La musicothérapie est actuellement explorée pour ses nombreuses influences possibles sur l’esprit et le corps, y compris le traitement de certaines affections courantes et pour aider les personnes à faire face à certains troubles.
La musique est maintenant utilisée pour aider à soulager la douleur et favoriser la relaxation chez les personnes souffrant de douleur chronique. Elle peut également aider à soulager la douleur de certaines maladies. Une étude a évalué l’efficacité du traitement de la musique pour les patients dans un centre de soins palliatifs pendant plus de trois mois. La musique a finalement été jugée utile pour améliorer le confort physique, la relaxation, et, surtout, soulager la douleur.(4)
Certaines études ont constaté que les patients victimes d’AVC qui ont été traitées avec la musicothérapie ont montré des améliorations marquées dans leurs fonctions moteur. Après trois semaines de séances de thérapie, leurs motricité se sont améliorées. Leurs mouvements sont devenus plus fluides, et plus précis.(5)
Le Dr Schlaug a également examiné le rôle de la musique dans la thérapie de la parole. Parmi les patients dont une partie du cerveau responsable de la parole avaient été endommagée, certains ont pu encore chanter ce qu’ils souhaitaient dire. Grâce à la thérapie d’intonation de la musique, Dr Schlaug a observé que les patients pouvaient lentement apprendre à chanter des chansons simples. Au fil du temps, d’autres régions du cerveau ont commencé à gérer les fonctions liées à la parole.(6)
Jouer de la musique peut aider les enfants ayant des besoins éducatifs spéciaux et des troubles d’apprentissage. Selon une étude, la musique dispose d’effets calmants qui ont permis aux enfants de rester concentrés.(7)
Une étude a porté sur des séances individuelles de thérapie musicale pour des sujets aux différentes catégories d’âges et profils: enfants de 8 ans (8), adultes et adolescents victimes d’abus de substances(9), personnes âgées victimes d’Alzheimer(10). Dans les trois les cas, les résultats ont montré que la musique a eu un effet positif.
La recherche montre également que les personnes atteintes de maladie cardiaque pourraient bénéficier de la musicothérapie. Cela a permis d’abaisser leur pression artérielle, d’aider à réguler leur rythme cardiaque, et freiner leur niveau d’anxiété et de stress.
La musique peut également être utilisée pour aider à soulager la fois l’intensité et la durée de la douleur, tout en réduisant l’anxiété vécue. Dans certains cas, la quantité de médicaments analgésiques requise peut également être réduite. C’est ce qui a été observé dans le traitement de l’oncologie pédiatrique, où la musique a également été appliquée pour aider à stimuler les enfants quand ils ont été hospitalisés durant de longues durées. En outre, la musique a contribué à améliorer la connexion avec la famille et les professionnels de la santé avec lesquels l’enfant interagissait.(11)
La Musique comme outil thérapeutique peut faire beaucoup plus que de simplement apaiser ou dynamiser. L’enjeu est finalement de trouver un moyen d’utiliser la musique plus largement, comme moyen de guérison.
Sources Web/ www.curejoy.com
(4)Krout, Robert E. “The effects of single-session music therapy interventions on the observed and self-reported levels of pain control, physical comfort, and relaxation of hospice patients.” American Journal of Hospice and Palliative Medicine 18, no. 6 (2001): 383-390.
(5)Altenmüller, Eckart, J. Marco‐Pallares, T. F. Münte, and S. Schneider. “Neural Reorganization Underlies Improvement in Stroke‐induced Motor Dysfunction by Music‐supported Therapy.” Annals of the New York Academy of Sciences 1169, no. 1 (2009): 395-405.
(6)Vines, Bradley W., Andrea C. Norton, and Gottfried Schlaug. “Non-invasive brain stimulation enhances the effects of melodic intonation therapy.” The relationship between music and language (2011): 124.
(7)Črnčec, Rudi, Sarah J. Wilson, and Margot Prior. “The cognitive and academic benefits of music to children: Facts and fiction.” Educational Psychology 26, no. 4 (2006): 579-594.
(8)Erkkilä, Jaakko, Marko Punkanen, Jörg Fachner, Esa Ala-Ruona, Inga Pöntiö, Mari Tervaniemi, Mauno Vanhala, and Christian Gold. “Individual music therapy for depression: randomised controlled trial.” The British journal of psychiatry 199, no. 2 (2011): 132-139.
(9)Albornoz, Yadira. “The effects of group improvisational music therapy on depression in adolescents and adults with substance abuse: a randomized controlled trial**.” Nordic Journal of Music Therapy 20, no. 3 (2011): 208-224.
(10) Guetin, Stephane, F. Portet, M. C. Picot, C. Pommié, M. Messaoudi, L. Djabelkir, A. L. Olsen, M. M. Cano, E. Lecourt, and J. Touchon. “Effect of music therapy on anxiety and depression in patients with Alzheimer’s type dementia: randomised, controlled study.” Dementia and geriatric cognitive disorders 28, no. 1 (2009): 36-46.
(11)Standley, Jayne M., and Suzanne B. Hanser. “Music therapy research and applications in pediatric oncology treatment.” Journal of Pediatric Oncology Nursing 12, no. 1 (1995): 3-8.
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